mercredi 27 mars 2013

Centrafrique: la désunion des rebelles

Depuis l'arrivée, dimanche 24 mars, des putschistes de la Seleka à Bangui, la capitale du Centrafrique, forçant à l'exil le président Bozizé, la zizanie gagne les rangs des rebelles. Parti pour renverser un gouvernement "corrompu", Michel Djotodia, le nouveau chef d'Etat, donne déjà des signes d'une transition au long cours. Dans les rues, les pillages et les vols se multiplient, tandis que certains insurgés commencent déjà à critiquer leurs camarades de lutte.
Interrogé par L'Express, Nelson Ndjadder, ancien membre politique des rebelles de la Seleka et président du mouvement Forces révolutionnaires pour la démocratie, assure s'être battu pour restaurer un véritable ordre démocratique, et pour réhabiliter l'armée dans ses fonctions traditionnelles : la protection du territoire et de la population. Favorable au coup d'Etat, il se désolidarise pourtant de ses anciens frères d'armes: "Les miliciens s'adonnent aux pillages, à la chasse aux sorcières, aux viols, assure-t-il. Cela n'est pas tolérable".
Et le pire serait à venir, selon lui. La course au pouvoir réveille les rivalités communautaires. La Seleka, venu du Nord-Est du pays, proche de la frontière du Tchad, est largement dominé par des musulmans. Or Bangui, au sud, est à majorité chrétienne, comme le pays dans son ensemble.

"On va vers un génocide si rien n'est fait"

Les scènes de pillage et de vol dans la capitale sont souvent le fait de la population locale, ou de miliciens qui s'emparent d'un butin. Mais certains y voient des attaques ciblées contre la communauté chrétienne. Notamment lorsque, dimanche, à peine débarqués à Bangui, des miliciens s'en sont pris aux fidèles sortant de la cathédrale, les dépouillant et cherchant à s'emparer de leurs véhicules.
Se disant "inquiété par cette tension religieuse", Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, appelle les autorités de la Seleka à assumer les responsabilités qui sont désormais les leurs. Faut-il pour autant y voir les prémices d'une véritable guerre confessionnelle? Cela ne fait aucun doute, pour Nelson Ndjadder, qui en appelle à "la France, aux Etats-Unis, à l'Union européenne et aux Nations-unies, à toute la communauté internationale, pour s'interposer dans ce qui sera, d'ici quelques jours, une véritable guerre civile religieuse, prévient-il. On va vers un génocide si rien n'est fait. C'est pourquoi je demande sollennement au président français François Hollande d'intervenir".

Quand l'Histoire choisit de se répéter...

"Bozizé avait écarté tout le monde du pouvoir, poursuit Nelson Ndjadder, il ne gouvernait que pour lui, sa femme, ses fils. Il a truqué les élections de 2005 et 2010, il refusait d'avoir un vrai dialogue, alors nous avons pris le maquis. Aujourd'hui, si Michel Djotodia (nouveau président de fait, ndlr) confisque à son tour le pouvoir, et si nous ne pouvons pas lutter par des méthodes républicaines, alors, bien que démocrate, je n'hésiterai pas à prendre à nouveau les armes".
Le cercle vicieux -et sanglant- dans lequel est plongé la République centrafricaine depuis des décennies semble avoir encore de belles heures devant lui. Depuis 1965, le pays a connu pas moins de cinq coup d'Etats, souvent avec la bénédiction, sinon .......... La suite de l'article sur ce lien........ http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/centrafrique-la-desunion-des-rebelles_1235121.html?xtmc=Centrafrique:_la_désunion_des_rebelles&xtcr=1

Aucun commentaire: