mercredi 2 novembre 2011

Karachi : Takieddine admet avoir été intermédiaire

L'homme d'affaires a pour la première fois reconnu avoir perçu une commission en marge de la signature d'un contrat d'armement entre la France et le Pakistan.

L'affaire Karachi se dénoue peu à peu. Le 19 octobre, l'homme d'affaire franco-libanais Ziad Takieddine, mis en examen dans le volet financier de l'affaire, a reconnu pour la première fois devant la justice avoir perçu 30 millions de francs (4,5 millions d'euros) en marge de contrats signés entre la France et le Pakistan, selon des comptes-rendus d'auditions consultés par Le Journal du Dimanche. Il admet donc son rôle d'intermédiaire dans ce contrat, ce qu'il avait toujours nié.
Ces contrats sont au coeur de l'affaire Karachi. Les juges chargés de l'affaire craignent que l'arrêt du versement des rétrocommissions au Pakistan ait conduit à l'attentat de 2001 ayant provoqué la mort de onze salariés français de la Direction des constructions navales, mais également que l'argent de ces contrats ait servi à financer illégalement la campagne présidentielle d'Édouard Balladur en 1995. Le contrat signé avec l'Arabie Saoudite pour des frégates Sawahi II aurait également pu servir à alimenter les comptes de campagne d'Edouard Balladur, selon le juge Van Ruymbeke, chargé du volet financier.

Takieddine accuse de nouveau Chirac et Villepin

L'homme d'affaires, mis en examen pour «complicité et recel d'abus de biens sociaux»depuis le 14 octobre, a déjà reconnu son rôle d'intermédiaire dans la signature de ce dernier contrat. Il a précisé les conditions de cette signature lors de ses dernières auditions, et a réitéré ses attaques contre Jacques Chirac et Dominique de Villepin, à l'époque respectivement président de la République et secrétaire général de l'Élysée.
«Une partie [du contrat] a bénéficié à une société qui représente M.Chirac. Une autre partie a bénéficié à une société qui représente M.Villepin. La troisième est celle de M.Djouhri qui chapeaute les trois sociétés». Jacques Chirac, Dominique de Villepin et l'homme d'affaires Alexandre Djouhri , rival de Takieddine, ont déjà démenti ces accusations par le biais de leurs avocats. Ziad Takieddine affirme disposer de preuves et met en cause «un homme d'affaires d'origine yéménite» et «un groupe à Genève géré par Wahid N.» en lien, selon lui, avec Alexandre Djouhri.
Nicolas Sarkozy, qui était ministre du Budget lors de la présidentielle de 1995, a de son côté affirmé qu'il ne «sortirait rien» du volet financier de l'affaire Karachi, et plus particulièrement de l'audition d'un de ses amis, Nicolas Bazire. «Cela fait bientôt 17 ans», a-t-il expliqué lors de son interview télévisée jeudi. «Est-ce-que vous imaginez que s'il y avait quoi que ce soit à reprocher à M. Balladur, on ne l'aurait pas trouvé en 17 ans ?»
«Je trouve particulièrement odieux qu'on utilise la douleur de familles qui ont perdu leurs proches dans un attentat ignoble au service d'intérêts politiciens, de magouilles, et pour tout dire dans la volonté de salir les gens», a-t-il ajouté. Les familles des victimes ont rétorqué que «les juges d'instruction en charge des différents volets de cette affaire font un travail remarquable», et s'insurgent que le président évoque «la 'douleur des familles' alors même qu'un de ses conseillers nous a un jour rétorqué 'Monsieur le Président en a assez qu'on l'importune avec des bobos personnel'».
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