samedi 18 décembre 2010

Gbagbo demande le départ des casques bleus et de l'armée française

Va-t-on vers une surenchère du pouvoir en place ? Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, a demandé samedi le départ "immédiat" de la mission de l'ONU dans le pays, l'Onuci, et de la force militaire française Licorne. Une exigence qui laisse augurer des suites pour le moins houleuses.


La demande de Gbagbo a été faite par communiqué à la télévision d'Etat ivoirienne. En substance, selon le texte lu par la porte-parole du gouvernement, "le président de la République de Côte d'Ivoire vient de demander le départ immédiat du territoire ivoirien de l'Onuci et des forces françaises qui la soutiennent". "Cela implique que le gouvernement ivoirien s'oppose d'ores et déjà au renouvellement de cette opération qui expire le (lundi) 20 décembre 2010", précise le texte.


Pression internationale en vain


Toujours selon ce communiqué, "le gouvernement ivoirien considère que l'Onuci a largement failli à sa mission en posant des actes qui ne sont pas conformes à son mandat" d'impartialité, l'accusant d'avoir soutenu les forces ex-rebelles alliées au rival de M. Gbagbo, Alassane Ouattara. L'opération onusienne compte quelque 10.000 Casques bleus et la force Licorne de l'ex-puissance coloniale française environ 900 hommes.


Cette nouvelle déclaration est un nouveau pied de nez à la communauté internationale qui multiplie les appels pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir en Côte d'Ivoire et à céder la place à son rival Alassane Ouattara, considéré comme vainqueur de l'élection présidentielle. La France, les Etats-Unis, l'Union européenne, les institutions africaines : les injonctions lancées à Laurent Gbagbo viennent du monde entier. Elles sont intervenues au lendemain de violentes heurts entre troupes loyales à Laurent Gbagbo et partisans d'Alassane Ouattara qui ont fait au moins 20 morts, dix manifestants et dix membres des forces de l'ordre.


Appel à livrer le "combat"


En vain, pourtant. "Le président Gbagbo n'ira nulle part. Il a été élu pour cinq ans et quittera le pouvoir seulement en 2015", a lancé en cette fin de semaine le porte-parole de l'intéressé, Alain Toussaint, dénonçant le dernier appel de l'UE à l'armée ivoirienne pour qu'elle soutienne Ouattara. "L'armée de Côte d'Ivoire est républicaine, loyale aux institutions de la République. L'appel de l'Union européenne est totalement irresponsable et scandaleux, il revient à appeler à la guerre civile", a martelé le porte-parole de Gbagbo. "La France, les Etats-Unis, l'Union européenne veulent comploter pour mener un coup d'Etat constitutionnel et nous disons 'non'. Pas question de tolérer une ingérence des gouvernements étrangers dans nos affaires."


Pour sa part, Charles Blé Goudé, leader des jeunes partisans de Laurent Gbagbo, a appelé samedi le peuple "à s'apprêter à livrer" le "combat" contre le camp Ouattara, alors même que le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, venait de remettre à Gbagbo une lettre lui demandant de quitter le pouvoir.


http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2010-12/gbagbo-demande-le-depart-des-casques-bleus-et-de-l-armee-francaise-6190506.html

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