dimanche 2 mars 2014

Ukraine : pris de court par Poutine sur la Crimée, que peuvent faire les Occidentaux ?

Revoir les évènements d'hier sur ce lien .......... 
http://lci.tf1.fr/monde/europe/obama-met-en-garde-moscou-contre-un-recours-a-la-force-en-ukraine-8374953.html

Face à la menace du président russe d'envoyer des troupes russes en Crimée, les Occidentaux semblent pris au dépourvu.

Depuis une semaine et la chute de Viktor Ianoukovitch, Vladimir Poutine était resté silencieux sur les événements en Ukraine, au point même d'étonner l'ancien président ukrainien lui-même.
Samedi, il s'est exprimé sur la situation pour la première fois. Et il n'a pas fait dans la dentelle. Il a en effet demandé à son Parlement de l'autoriser, si besoin, à envoyer des troupes russes en Crimée "jusqu'à la normalisation de la situation politique". Objectif : défendre les intérêts russes et les populations russes installées dans cette république autonome ukrainienne aux liens historiques avec la Russie (voir infographie en bas de cet article).
Vote pour la forme
Sans surprise, le Sénat russe a immédiatement accédé à cette requête. Passé maître dans l'art de jouer avec les nerfs de ses adversaires, Vladimir Poutine a ensuite fait savoir qu'il n'avait cependant pas encore pris sa décision. Il se réserve donc le droit ou non de donner l'ordre à ses troupes de passer à l'action en Crimée. 
Autre incertitude qui a le don d'embêter les Occidentaux : pour intervenir en Crimée, le patron du Kremlin peut très bien s'appuyer sur la flotte russe déjà présente à Sébastopol en vertu des accords russo-ukrainiens toujours en vigueur. Comme il peut aussi envoyer des troupes au sens propre du terme en leur faisant franchir la frontière. En sachant là aussi que selon les accords entre Moscou et Kiev, la Russie a le droit d'avoir au total 25.000 soldats en Ukraine (20.000 y seraient actuellement déployés).
Bref, face à cette situation, les Occidentaux semblent, une nouvelle fois, coincés. Et ce d'autant plus que vendredi soir Barack Obama avait justement mis en garde son homologue russe quant au "coût" sur la scène mondiale d'une intervention militaire. Le geste de Vladimir Poutine ce samedi s'apparente donc à un bras d'honneur lancé au locataire de la Maison-Blanche. Que peut désormais faire ce dernier -et par extension les Occidentaux ?
"Et bien pas grand-chose", explique Michel Floquet, le correspondant permanent de TF1 à Washington, interrogé samedi au JT de 20h . "Obama ne dispose pas de beaucoup d'options. L'option militaire ? Personne n'envisage d'aller faire la guerre en Ukraine", souligne Michel Floquet. Alors, certes, il reste bien des sanctions économiques ou politiques, comme par exemple le boycott du G8, prévu en juin à Sotchi. "Mais, en dehors de ça, il n'y a pas grand-chose", constate le journaliste de TF1. Et de rappeler l'invasion de la Géorgie par la Russie en 2008 où "Poutine avait mis tout le monde devant le fait accompli, en ne subissant aucune conséquence". Or le scénario semble aujourd'hui presque similaire...
L'UE se réunit en urgence... lundi
Bref, si Vladimir Poutine veut agir, il le fera probablement quand il le voudra. Et il aura toujours un coup d'avance sur les Occidentaux.  La preuve une nouvelle fois avec la réunion, qualifiée d'"urgente", des ministres des Affaires étrangères de l'UE qui a été fixée à... lundi.
Quant aux dirigeants, ils ont aussi un coup de retard. Samedi après-midi, François Hollande a ainsi tout d'abord félicité sur le compte twitter de l'Elysée le cycliste François Pervis pour son titre de champion du monde. Or, cela faisait une bonne heure que Vladimir Poutine avait déjà demandé l'autorisation au Parlement russe d'envoyer des troupes en Crimée.
L'Onu coincée par un éventuel veto russe
Alors certes, François Hollande a bien appelé Vladimir Poutine dans la soirée pour le mettre en garde contre un recours à la force. Même chose pour Barack Obama qui s'est montré assez ferme selon le communiqué de la Maison-Blanche. Mais cela changera-t-il réellement la volonté de leur interlocuteur ? Rien n'est moins sûr.
Le Conseil de sécurité de l'Onu s'est, lui, réuni dès samedi soir à la demande du Royaume-Uni. Mais comme la Russie dispose d'un droit de veto, il est improbable qu'elle ne l'utilise pas pour éviter une condamnation contre elle-même...
 

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