lundi 31 janvier 2011

François Léotard évoque la piste indienne dans l'affaire Karachi

L'ex-ministre de la Défense François Léotard estime que l'attentat de Karachi où ont péri en 2002 onze Français travaillant à la construction de sous-marins est une vengeance pour l'arrêt de certains paiements et pour une vente d'armes française à l'Inde.
Il s'exprime dans une tribune publiée dimanche par le site Rue89, à la veille de son audition par un juge d'instruction dans cette enquête judiciaire qui trouble la droite et l'Elysée en réveillant d'anciennes querelles et affaires de corruption politique.


"Je ne sais pas si toute vérité est bonne à dire, c'est peu probable, mais en voici quelques-unes dont il va être difficile de se passer", écrit l'ancien ministre de la Défense.


Selon lui, l'attentat-suicide commis à la sortie d'un hôtel par un kamikaze, "a été directement provoqué par deux éléments qui se sont conjugués": l'arrêt du paiement de certaines commissions convenues en marge du contrat pakistanais sur lequel travaillait les victimes et la vente parallèle de sous-marins à l'Inde.


Sur les commissions, François Léotard assure qu'elles "étaient conformes à la loi, versées à des intermédiaires identifiés et reconnus".


Les trois instructions judiciaires ouvertes sur ce dossier en France ne confirment pas cet élément: on soupçonne qu'une partie de ces 33 millions d'euros de commissions devant être versées à deux intermédiaires libanais, Ziad Takieddine et Abdul Rahman El Assir, sont revenues en France financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.


L'autre piste indiquée par François Léotard pour expliquer l'attentat est "la vente à l'Inde - ennemi du Pakistan - par le gouvernement français de sous-marins plus performants que ceux qui avaient été livrés au Pakistan auparavant, contrairement aux engagements pris".


Il ne dit pas de quelle manière les deux éléments se seraient combinés pour parvenir à l'attentat, mais met en cause Jacques Chirac, qui a fait arrêter après l'élection de 1995 les paiements au réseau Takieddinine.


"L'arrêt des commissions a été une décision prise, avec une grande légèreté par le président de la République M. Chirac, et exécutée avec la même légèreté par MM. Villepin (ndlr, alors secrétaire général de l'Elysée) et Millon (ministre de la Défense)", écrit-il.


Il assure n'avoir jamais eu connaissance d'un éventuel retour frauduleux de l'argent en France.


L'enquête a montré que l'argent des commissions du réseau Takieddine passait par une société créée au Luxembourg avec, selon un rapport de police luxembourgeois rendu début 2010, l'aval d'Edouard Balladur et de Nicolas Sarkozy. Ce dernier conteste le rôle qui lui est prêté.


Les juges détiennent aussi la preuve que l'équivalent de plus de deux millions d'euros en espèces ont été versées dans les caisses de la campagne Balladur, mais sans preuve d'un lien avec le contrat pakistanais.


http://fr.news.yahoo.com/4/20110130/tts-france-justice-karachi-ca02f96.html

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