mardi 21 juin 2011

Assad appelle à un dialogue national

Le président syrien Bachar al-Assad, confronté à une contestation sans précédent, a appelé lundi à un "dialogue national" pour sortir le pays de la crise, évoquant pour la première fois la possibilité d'abroger un article constitutionnel sur la prééminence du parti Baas. Dans un discours à l'Université de Damas, sa troisième intervention publique depuis le début en mars dans la contestation réprimée dans le sang par son régime, M. Assad a de nouveau parlé "d'un complot" fomenté contre la Syrie et affirmé qu'il n'y aurait pas de réformes "dans le chaos". "Les responsables de l'effusion de sang rendront des compte", a-t-il dit alors que la répression des manifestations depuis le 15 mars ont fait plus de 1.300 morts parmi les civils selon des ONG syriennes
On peut dire que le dialogue national est le slogan de la prochaine étape", a déclaré le président syrien dans ce discours retransmis par la télévision d'Etat. "Le dialogue national pourrait aboutir à des amendements à la Constitution ou à une nouvelle Constitution". "Certains pensent qu'il y a des atermoiements concernant les réformes, qu'il n'y a pas de sérieux. Cela n'est pas vrai, le processus de réformes est une conviction totale dans l'intérêt de la patrie", a-t-il estimé.
"Il s'agit de sabotage"
Bachar al-Assad, accueilli dans la salle par des slogans à sa gloire et des applaudissements, a évoqué une possible abrogation de l'article constitutionnel sur l'hégémonie du parti Baas, qui gouverne le pays d'une main de fer depuis plus de 40 ans. Cette abrogation est l'une des principales revendications de l'opposition. "Pas de développement sans stabilité, pas de réformes à travers le sabotage et le chaos", a-t-il néanmoins dit. "Ce qui se passe aujourd'hui de la part de certains n'a rien à voir avec les réformes ou le développement, il s'agit de sabotage".

"Il y a certainement un complot" contre la Syrie, a poursuivi le président syrien, dont le discours était entrecoupé d'applaudissements des personnes présentes dans la salle. "Les complots sont comme des microbes qu'on ne peut éliminer, mais nécessitent que l'on renforce notre immunité". "Je ne pense pas qu'il y ait eu un seul jour où la Syrie n'a pas fait l'objet d'un complot, que ce soit en raison de sa situation géographique ou en raison de sa position politique", a souligné Bachar al-Assad.
"Des jours difficiles"
Il a dit que le pays se trouvait à un "tournant" après des "jours difficiles", présentant ses "condoléances aux familles des martyrs". Les opposants, les militants pro-démocratie et les manifestants syriens réclament aujourd'hui la chute du régime, des élections libres et l'annulation de la suprématie du parti Baas, après avoir jugé tardives et insuffisantes des annonces de réformes.

Le pouvoir a envoyé ces derniers mois ses troupes et ses chars dans de nombreuses villes pour réprimer les contestataires, arguant que leur intervention avait été dictée par la présence de "terroristes armés qui sèment le chaos", sans vouloir reconnaître explicitement l'ampleur de la contestation.

Le 30 mars, dans sa première intervention publique, Bachar Assad avait dénoncé devant le Parlement une "conspiration" contre son pays et n'avait annoncé aucune réforme de libéralisation, provoquant la déception des opposants qui ont poursuivi les manifestations. Deux semaines plus tard, le 16 avril, il annonçait la prochaine abrogation de la loi d'urgence.

http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/2011-06/assad-le-complot-rendra-la-syrie-plus-resistante-6541429.html

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