mardi 21 juin 2011

L'ex-président Ben Ali et son épouse condamnés à 35 ans de prison

Le procès n'aura duré qu'une journée. L'ex-président tunisien Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi ont été condamnés lundi par contumace à 35 ans de prison chacun dans un procès où il étaient poursuivis pour détournement de fonds publics.
Le juge a annoncé en fin d'après-midi ces peines sévères qui sont assorties d'amendes de 50 millions de dinars (25 millions d'euros) pour l'ex-homme fort tunisien et de 41 millions de dinars (20,5 millions d'euros) pour Mme Ben Ali. Il a par ailleurs annoncé le report au 30 juin du procès sur une autre affaire, afin de permettre aux avocats commis d'office de préparer la défense de l'ex-président. Ni Zine El Abidine Ben Ali, qui s'était réfugié en Arabie saoudite le 14 janvier dernier, chassé par une révolte populaire inédite qui a mis fin à un règne de 23 ans, ni son épouse qui a fui avec lui, n'étaient assis sur le banc des accusés. A Beyrouth, l'avocat libanais de l'ancien président tunisien a jugé que le verdict était une "plaisanterie".
La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, devant laquelle le procès s'était ouvert lundi matin avait à statuer sur deux affaires. La première mettait en cause M. Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi. Elle porte sur la découverte dans un palais de Sidi Bou Said, dans la banlieue chic au nord de Tunis, de quantités faramineuses d'argent et de bijoux de prix. La télévision publique avait montré d'imposantes liasses de dinars tunisiens et de devises étrangères empilées dans un énorme coffre, évoquant des images de "caverne d'Ali Baba". Dans ce dossier, les chefs d'accusation retenus étaient notamment l'accaparement et le détournement de fonds publics.

Accusations rejetées par Ben Ali
Dans la seconde affaire, seul M. Ben Ali est visé. Elle a trait à la découverte dans le palais présidentiel de Carthage de drogue et d'armes. M. Ben Ali a à répondre, dans ce cas, de chefs d'accusation portant sur la détention d'armes et de stupéfiants.

Le ministère de la justice avait indiqué que les délits visés étaient passibles de peines allant de 5 à 20 ans, selon le ministère tunisien de la justice. Le fait que la peine infligée soit supérieure à 20 ans s'explique du fait qu'il y a plusieurs délits, a indiqué un avocat. L'ex-président avait rejeté en bloc par avance toutes ces accusations par le truchement de son avocat libanais.

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