mardi 13 avril 2010

Bordeaux : ils refusent de s'envoler à bord d'un Tupolev

Des passagers qui devaient voyager sur un Tupolev vers Taba, en Egypte, ont refusé d'embarquer dimanche soir à Bordeaux, inquiets de l'état de délabrement de l'appareil. Ils ont finalement décollé lundi soir à 21 heures, avec 45 minutes de retard, sur un vol opéré par la compagnie Blue Line. L'aéroport n'a pas précisé quel type d'avion avait été affrété.

«C'est inadmissible qu'on nous fasse voyager sur un avion-poubelle», avait déclaré Yacine Benchemam, chirurgien à Cherbourg, arrivé en avion de Deauville jusqu'à l'escale de Bordeaux. «On a eu peur pour nos vies», ajoutait-il, «on avait en tête l'accident du président polonais quand on a su qu'il s'agissait d'un Tupolev».

Le Tupolev de Bordeaux devait transporter 166 passagers, dont 73 en provenance de Deauville. Le tour opérateur, Marmara, précise avoir appris dimanche soir seulement que le vol, affrété auprès de la compagnie Koral Blue et prévu sur un Airbus, était en fait assuré par une autre compagnie, Cairo Aviation, sur un Tupolev. Marmara explique avoir alors refusé que ses clients prennent place à bord de l'appareil et a pris en charge leur hébergement à Mérignac.

«Aucun dossier des sièges ne tenait, la carlingue tremblait, des gouttes d'eau suintaient du plafond...»

A son arrivée à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, dimanche soir, en provenance de Deauville, le Tupolev a d'abord fait l'objet d'un contrôle de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile), qui a montré que trois pneus étaient à changer. La réparation a été faite.

«On nous a dit : vous allez repartir demain avec cet avion qui a été réparé. On a tous refusé, on s'est énervé», expliquait Yacine Benchemam. «L'avion était extrêmement délabré, aucun dossier des sièges ne tenait, la carlingue tremblait, des gouttes d'eau suintaient sur le plafond, il y avait des bruits inhabituels, tout le monde était très tendu», poursuivait le passager. Il ajoutait que les stewarts égyptiens ne parlaient ni l'anglais ni le français et lui avaient confié, en arabe, ne pas avoir «dormi depuis 24 heures».

A Bordeaux, «personne n'a voulu monter à bord de cet avion en piteux état», renchérissait un autre passager, Frédéric Gautier, directeur opérationnel d'une société industrielle dans l'agglomération bordelaise. «Les gens arrivant de Deauville étaient complètement traumatisés».

Le tour opérateur a précisé qu'il rembourserait ceux qui ont souhaité annuler leur voyage et remboursera aux autres la journée de vacances perdue.
Le Parisien

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