mardi 13 avril 2010

Retraites : ça urge !

C'est un rapport riche en chiffre alarmistes : un déficit des retraites qui atteindra au mieux 70 milliards d'euros en 2050 et un besoin de financement cumulé de 2 600 milliards d'euros d'ici là... Ces deux-là sont pourtant tirés de l'hypothèse la plus favorable du rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR), cité par Le Monde. Composé de chercheurs, syndicalistes, dirigeants patronaux, parlementaires et représentants de l'Etat, le COR rend ce rapport mercredi afin d'aider le gouvernement à préparer la réforme des retraites. Il prévoit plusieurs scénarios en fonction de la situation économique.

"Dans le scénario le plus favorable (retour au plein-emploi en 2024 avec un taux de chômage à 4,5 %) et augmentation annuelle de la productivité du travail de 1,8 %), le besoin annuel de financement s'élèverait à quelque 70 milliards d'euros en 2050. Le problème est que quasiment personne ne juge plausible ce scénario qui implique un rattrapage très rapide du retard lié à la crise et une évolution très favorable de la productivité du travail", explique le quotidien qui note que le deuxième scénario, plus réaliste, avec taux de chômage stabilisé à 4,5 % en 2024 et augmentation tendancielle de la productivité du travail de 1,5 %), conclut à un besoin annuel de financement des retraites tournant autour de 100 milliards d'euros en 2050. Dans le troisième scénario, avec un chômage à 7 %, le besoin annuel de financement dépasserait ces 100 milliards.

La récession a avancé le problème de 20 ans, note encore Le Monde qui rappelle qu'en 2007, "le COR avait évalué à 1,6 point de produit intérieur brut (PIB) le besoin de financement en 2030. Or c'est dès cette année que ce niveau sera atteint : en tenant compte de la situation des régimes du public (fonction publique et régimes spéciaux), le besoin de financement global des retraites est de l'ordre de 30 milliards d'euros en 2010".

Le Medef cherche un "scénario catastrophe"

Le rapport dresse un tableau de la situation des retraites en France mais ne propose pas de réforme. C'est la tâche du gouvernement qui pourrait, paradoxalement, tirer parti de ces chiffres catastrophiques pour pousser les syndicats à faire des concessions, sur l'âge de départ à la retraite, par exemple.

Déjà, certains trouvent le rapport trop optimiste. Le Medef s'est déclaré mardi "troublé" par les hypothèses économiques "peu réalistes" servant de base aux projections financières du Conseil; Les trois hypothèses risquent selon le syndicat patronal de "pénaliser la crédibilité de la réflexion" sur le sujet. "Tous les scénarios retenus par le COR font l'hypothèse d'un taux de chômage à l'horizon 2020-2021 (...) égal au plein emploi, soit 4,5%, ce que nous n'avons pas connu depuis le tout début des années 60, soit au maximum 7%, ce que nous n'avons jamais eu de manière pérenne", a déclaré sa présidente Laurence Parisot lors de sa conférence de presse mensuelle. Tout en indiquant que ces hypothèses pouvaient encore changer dans le document officiel, Laurence Parisot a jugé "dommage qu'il n'y ait pas de scénario plus réaliste et, éventuellement, un scénario catastrophe (...) pour avoir la mesure de l'amplitude des possibles" sur les besoins de financement

tf1news
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