samedi 17 avril 2010

Rumeurs/Biolay: France 24 condamnée

Benjamin Biolay a gagné aujourd'hui le procès pour atteinte à la vie privée qu'il avait intenté à la chaîne d'information continue France 24, pour avoir relayé, à l'occasion d'une revue de presse, une rumeur prêtant au chanteur une relation avec Carla Bruni Sarkozy.
Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris Nicolas Bonnal a condamné France 24 à verser 3.000 euros de dommages et intérêts à l'auteur-compositeur.

Le 10 mars, la chaîne télévisée avait fait état dans sa revue de presse internationale de la rumeur d'une prétendue "idylle" entre Benjamin Biolay et Carla Bruni-Sarkozy, en citant des articles de la presse britannique et suisse.
Benjamin Biolay avait alors assigné la chaîne en référé pour atteinte à la vie privée.
Dans son ordonnance, le juge Bonnal considère que "les propos incriminés n'(étaient) pas sans lien avec les nécessités d'information du public".
En effet, rappelle-t-il, "si des personnes publiques comme le chef de l'Etat et son épouse doivent, par principe, bénéficier du respect dû à leur vie privée, l'importance de la médiatisation que celle-ci a connue (...) pourrait ne pas rendre illégitime que le public fût informé, dans certaines limites et conditions, de circonstances de nature à modifier fondamentalement leurs relations".

Par conséquent, "il pourrait être concevable (...) que fût révélée l'existence d'une liaison adultère entretenue par l'un des membres du couple présidentiel". Et "il pourrait être concevable que fût par voie de conséquence révélé le nom de la personne avec laquelle une telle relation serait entretenue, et ce à d'autant plus forte raison que cette personne était elle-même notoirement connue du public, ainsi que l'est Benjamin Biolay".

Toutefois, a conclu le magistrat, l'évocation publique d'un tel fait de vie privée "ne saurait être admissible au regard des nécessités de l'information qu'au cas où son exactitude résulterait assez des éléments produits".
Or, à aucun moment, France 24 n'a tenté à l'audience d'accréditer la rumeur qu'elle avait propagée. Dans sa revue de presse, "elle lui a au contraire accordé, sans aucune distance, une certaine crédibilité".
Dans ces conditions, conclut-il, "elle a porté atteinte au droit de Benjamin Biolay à voir respecter sa vie privée, lequel doit prévaloir au cas présent sur les nécessités de l'information du public".
Le Figaro

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