samedi 7 mai 2011

Al-Qaida jure de venger la mort de Ben Laden

Le réseau terroriste a reconnu, hier, la mort de son chef à Abbottabad (Pakistan) lors d'un raid héliporté de l'armée américaine. Ben Laden projetait de nouveaux attentats, selon les documents saisis dans sa planque.
Ben Laden est bien mort. Al-Qaida a mis un terme, hier, aux spéculations sur la mort de son chef, qui prospéraient sur Internet après le refus de la Maison-Blanche de publier des photos du cadavre. « Le cheikh combattant Oussama Ben Mohammed Ben Laden a été tué par les balles de la trahison et de l'apostasie », reconnaît le réseau terroriste, dans un communiqué sur Internet, signé de son commandement général. L'organisation y affirme que « le sang du cheikh [...] n'aura pas été versé en vain et qu'il sera une malédiction pour les Américains [...] qui les poursuivra à l'intérieur et à l'extérieur de leur pays ».
Al-Qaida appelle, d'un même mouvement, les Pakistanais à renverser leurs dirigeants, « une bande de traîtres et de voleurs » accusés d'avoir « tout vendu à l'ennemi ». Mais, hier, seules quelques milliers de personnes ont manifesté au Pakistan à l'appel des fondamentalistes de Jamiat e-Islami.

Il planifiait de nouveaux attentats. Les USA prennent au sérieux ces menaces et le département de la Sécurité intérieure a renforcé, vendredi, ses effectifs dans les aéroports et les gares. La CIA a commencé à faire parler les carnets, les cinq ordinateurs, les dix disques durs et la centaine de clés USB saisis dans la planque de Ben Laden à Abbottabad (80 km au nord d'Islamabad). Un document de février 2010 évoque le projet de faire dérailler un train aux États-Unis. Plusieurs dates y sont envisagées : Noël, le Jour de l'an, le 21 janvier, date du discours présidentiel sur l'état de l'Union ou encore le 11 septembre 2011, pour le 10e anniversaire de l'attentat contre les tours jumelles de New York.
Cette découverte conduit à une révision complète du rôle joué par Ben Laden ces dix dernières années : les analystes occidentaux avaient acquis la certitude que le fuyard n'était plus qu'une « référence », incapable de diriger les opérations. « Il a continué à intriguer, à planifier, à trouver de nouvelles cibles et à communiquer ses idées aux autres dirigeants », constatait, hier, un officiel cité par le New York Times.

La CIA campait à Abbottabad. Le scénario de l'opération qui a conduit à la liquidation du chef d'Al-Qaida continue de se préciser. Entre le moment où les Américains ont « logé » le messager d'Oussama Ben Laden dans la ville de garnison d'Abbottabad, l'été dernier, et l'opération commando de lundi, la CIA avait ouvert une « antenne » à Abbottabad, révélait, hier, le Washington Post.
L'agence américaine avait loué une villa à proximité de celle, fortifiée, où se cachait Ben Laden, en veillant à ne pas éveiller les soupçons des deux frères pachtounes qui hébergeaient le chef d'Al-Qaida. Ni ceux de l'ISI, le puissant renseignement militaire pakistanais. Les agents de la CIA filmaient toutes les allées et venues à l'abri de vitres miroirs et utilisaient des caméras infrarouges pour « voir » à travers les murs, de puissants micros et même des satellites pour détecter d'éventuels tunnels par où Ben Laden aurait pu s'échapper.
Les espions avaient repéré les promenades de l'un des occupants dans la cour masquée par de hauts murs, si régulières qu'ils l'avaient surnommé « le métronome ». Mais, jusqu'au dernier moment, ils n'ont pas été sûrs qu'il s'agissait du terroriste le plus recherché au monde.
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