jeudi 12 mai 2011

Al-Qaïda menace : "le pire est à venir"

Après le choc, les menaces : si Al-Qaïda a confirmé la mort de son chef dans un raid mené par des militaires américains au Pakistan, l'organisation terroriste n'en a pas moins, en signe de défi, diffusé peu après le discours de Barack Obama un message posthume d'Oussama ben Laden menaçant, une fois encore, les Etats-Unis. Désormais, c'est le leader d'une fraction d'Al-Qaïda qui menace à son tour. Le chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser al-Wahishi, a prévenu les Etats-Unis que "le pire" était à venir après la mort d'Oussama ben Laden, dans un message mis en ligne sur des sites islamistes. "Les Américains ont tué le cheikh (...) mais ils doivent savoir que les braises du jihad rougeoient à présent plus que pendant sa vie", affirme le Yéménite al-Wahishi dans le message publié mercredi le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE. "Ne pensez pas que l'affaire est finie (...) ce qui vous attend est plus intense et plus nocif".
L'Aqpa est née d'une fusion, en 2009, des branches yéménite et saoudienne du réseau. Elle a tenté le 25 décembre 2009 de faire exploser en vol un avion reliant Amsterdam à Detroit, et a revendiqué l'envoi par avion cargo de colis piégés aux Etats-Unis fin octobre 2010, découverts par la police à Dubaï et au Royaume-Uni avant leur explosion.
Omar ben Laden envisage une action en justice
Les fils d'Oussama ben Laden ont pour leur part rompu leur silence mardi, dénonçant "l'exécution arbitraire" de leur père par un commando américain. Dans un communiqué publié par le New York Times, ils se demandent pourquoi leur père "n'a pas été arrêté et jugé par un tribunal pur que la vérité soit révélée au monde". Le communiqué, attribué à Omar ben Laden, l'un des fils du leader d'Al-Qaïda, réclame également la libération des trois épouses et des enfants d'Oussama ben Laden qui se trouvaient dans la maison d'Abbotabad. "L'exécution arbitraire n'est pas une solution aux problèmes politiques", ajoute le communiqué, qui remet en question "la décence d'un tel assassinat où (...) le droit international a été ouvertement violé".
Les autorités pakistanaises ont indiqué que trois épouses de ben Laden avaient été retrouvées dans la maison, ainsi que 13 de leurs enfants. L'une d'entre elles, Amal Ahmed Abdulfattah, a été blessée par un tir à la jambe pendant l'opération. Le New York Times précise qu'Omar ben Laden est le fils qu'Oussama Ben Laden a eu avec une autre de ses épouses, Najwa. Aucun de ses frères n'est nommé dans le communiqué écrit en leur nom. "Nous voulons rappeler au monde qu'Omar ben Laden, le quatrième fils de notre père, a toujours été en désaccord avec lui concernant la violence quelle qu'elle soit et a toujours envoyé à notre père des messages l'exhortant à changer de manière d'agir, soulignant qu'aucun civil ne devrait être pris pour cible en aucune circonstance", poursuit le texte. Le communiqué a été adressé au New York Times par l'auteur américaine Jean Sasson, qui a aidé Omar ben Laden à rédiger un livre de mémoires en 2009.
Un communiqué plus court et légèrement différent a été publié mardi sur un site islamiste, dans lequel les fils de ben Laden affirment que la famille a été humiliée par la manière dont a été traitée sa dépouille. "Nous tenons le président Obama en personne légalement responsable pour que soit élucidé le sort de notre père, Oussama ben Laden", lit-on dans ce message signé lui aussi Omar ben Laden au nom de ses frères et cité par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE. "Il est humainement et religieusement inacceptable de disposer d'une personne de ce niveau et de cette importance pour les siens, en jetant son corps à la mer d'une manière humiliante pour sa famille et ses adeptes et qui porte préjudice aux sentiments de centaines de millions de musulmans", ajoute-t-il. "En tant que fils d'Oussama ben Laden, nous nous réservons le droit de poursuivre (les responsables de) ce crime devant la justice américaine et internationale pour s'enquérir du sort de notre père disparu".

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