dimanche 13 février 2011

MPM : l'affaire Alexandre Guérini provoque le clash

Le calme avant la tempête. Autant l'heure était au "no comment" lundi en Conseil municipal à Marseille, autant l'ambiance a tourné au règlement de comptes en début de Conseil communautaire à Marseille Provence Métropole ce matin. Si le maire Jean-Claude Gaudin, de l'aveu même de Renaud Muselier, avait demandé à ses troupes de garder le silence sur cette question dans son hémicycle, il n'en a pas été de même pour celui d'Eugène Caselli (PS). Une chose est sûre, le chef de file de l'UMP à la communauté urbaine a fini par livrer ce qu'il avait sur le coeur concernant l'affaire Alexandre Guérini et la garde à vue du président de MPM, dont il est ressorti libre et sans charge.


Eugène Caselli a d'abord introduit lui-même la question, en considérant qu'il ne pouvait "ouvrir cette séance sans évoquer l'épisode de la semaine dernière, concernant notre institution et son président". "Vous me voyez aussi serein et déterminé que je pouvais l'être avant", a-t-il assuré, précisant que ces auditions ont aussi conforté sa conviction "que toutes les décisions prises étaient inspirées par la volonté de préserver l'institution. Et de la maintenir toujours en situation de remplir ses obligations et d'exercer pleinement ses compétences sans frein, ni entrave, ni interférence d'aucune sorte". Et de donner la parole à l'UMP Renaud Muselier.


Précisant s'exprimer pour ne pas que son silence soit interprété comme "un manque de courage, de la complaisance, une tactique politicienne, voire pire, de la complicité", il a dit tenir à sa "liberté de ton" et prévenu : "L'expression sera sans concession, mais républicaine et courtoise." Sans concession donc, il a rappelé au président de MPM que son "premier job est de ne pas se trouver dans cette situation qui entache la réputation de notre institution (...). Vous nous devez une explication". "De quels faits avez-vous été alerté ? Par qui ont-ils été commis ? Avez-vous attendu avant d'agir et si oui pourquoi ? Qu'avez-vous fait ensuite pour y mettre fin ?" a poursuivi le candidat malheureux à la présidence de MPM.


Se posant en "monsieur Propre", il s'est ensuite adressé à l'ensemble de ses collègues d'un : "Levez-vous, libérez-vous", avant de se tourner vers le leader du Modem Jean-Luc Bennahmias : "Tu aurais dit il y a dix jours devant la presse 'Les affaires, je n'en parle pas, je n'ai pas envie de me prendre une balle dans la tête'. Si c'est une plaisanterie, elle n'est pas drôle. Si c'est vrai, alors rejoins-nous, tu n'es plus seul, assume ta liberté, tu n'es plus seul". Une tirade qui en a fait sourire plus d'un. Pas Jean-Luc Bennahmias qui lui a répondu, outré : "Je n'ai évidemment jamais dit ça, quand je prends ma voiture, je ne regarde pas s'il y a une bombe dessous. Cette mise en cause est totalement irresponsable de votre part. Quant à la protection de l'UMP, merci, je m'en passerais."


La réplique d'Eugène Caselli, visiblement très contrarié, ne s'était pas non plus fait attendre : "Entre votre discours de la veille et votre intervention dans l'hémicycle, le fossé est énorme", lui a-t-il reproché, se refusant à commenter une affaire en cours. "Après une garde à vue dont je sors libre et sans charge, vous vous trouvez un peu à court et cherchez à me salir, a-t-il poursuivi. Votre discours a des allures de réquisitoire, je veux bien que l'on travaille ensemble, à condition qu'un des partenaires ne s'érige pas en juge." Et de conclure : "La polémique a assez duré, j'espère bien que désormais, cette assemblée pourra travailler avec un peu plus de sérénité." Le pire était effectivement passé. Pour cette fois.


http://www.laprovence.com/article/region/mpm-laffaire-alexandre-guerini-provoque-le-clash

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