mercredi 23 février 2011

Visionex : 3 cafetiers audois à nouveau relaxés par la cour d'appel de Montpellier

La cour d'appel de Montpellier a confirmé mardi la relaxe de trois cafetiers de l'Aude accusés de "détention et exploitation d'appareils de jeu interdits" pour avoir utilisé des bornes Visionex, a déclaré mardi le patron de la société nantaise distributrice de ces bornes.


"La cour d'appel de Montpellier a prononcé une relaxe générale", s'est félicité Olivier Sigoignet, le dirigeant de Visionex, désormais en faillite.


Ces bornes lui ont valu une condamnation en janvier dernier à Créteil à 30.000 € d'amende pour infraction à la législation sur les jeux de hasard et une mise en examen en mai 2010 pour le même motif à Paris, tout comme un ex-conseiller de MAM et avec le fils de l'ex-garde des Sceaux
Albin Chalandon.


L'entrepreneur nantais, âgé de 51 ans, a toujours démenti que ses bornes internet soient en fait des machines à sous clandestines, comme l'en accusent les policiers parisiens qui questionnent aussi la procédure d'autorisation auprès du ministère de l'Intérieur.


"Même si la justice nous donne raison in fine, ce que j'espère, le médicament ne sert à rien quand le malade est mort", a déclaré mardi M. Sigoignet. L'audience de la cour d'appel de
Montpellier a eu lieu le 18 janvier dernier, sur saisine du parquet de Carcassone qui contestait la relaxe prononcée le 7 avril 2010 par le tribunal correctionnel au terme du procès de trois cafetiers de Limoux, Quillan et Axat et d'un installateur des bornes.


A l'époque, le tribunal de Carcassonne avait estimé que les bornes Visionex ne contredisaient pas la législation sur les jeux car leurs utilisateurs achetaient du temps internet, "contrairement au quidam qui peut en toute liberté dépenser des centaines d'euros aux comptoirs de la Française des Jeux sans autre contrepartie que des chimères".


Le jugement de Créteil est en voie d'appel, à la demande à la fois du parquet et du patron de Visionex. A la barre, M. Sigoignet avait nié toute intention coupable et assuré avoir sollicité en vain plusieurs administrations avant de commercialiser ses bornes.


Parallèlement, l'enquête conduite par la juge d'instruction parisienne Nadine Berthélémy-Dupuy est toujours en cours. Dans ce volet judiciaire, Fabien Chalandon, conseiller technique de la société et fils de l'ancien garde des sceaux, a été mis en examen pour infraction à la législation sur les jeux de hasard.


Il est soupçonné d'avoir intercédé auprès du ministre de l'Intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie, pour obtenir les autorisations d'exploitation. Selon des sources proches du dossier, son interlocuteur place Beauvau était alors David Sénat, un ancien conseiller de MAM, mis en examen dans ce dossier fin septembre.


En décembre, Albin Chalandon, 90 ans, a lui-même été placé en garde à vue pendant deux jours à son domicile parisien, toujours dans le cadre de cette enquête. Après deux mois en détention préventive, Olivier Sigoignet, lui, se trouve "sans revenu et à la recherche d'une autre activité", comme il l'a dit mardi.


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/23/A-LA-UNE-Visionex-3-cafetiers-audois-a-nouveau-relaxes-1546929.php5

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