jeudi 7 avril 2011

Misrata de nouveau bombardée, l'Otan promet d'aider les insurgés

Les forces libyennes ont de nouveau bombardé mercredi soir Misrata, troisième ville de Libye, à 200 km à l'est de Tripoli. Un habitant aurait trouvé la mort dans des affrontements, ont déclaré des rebelles joints par téléphone dans la ville insurgée, assiégée par les loyalistes. "Des mortiers, des chars et de l'artillerie ont été utilisés pour bombarder " la ville, a déclaré un insurgé. "Des sources médicales m'ont dit qu'une personne était morte et cinq autres ont été blessées." Mise en cause, l'Otan assure faire tout son possibleSelon ce témoin, les précédentes frappes aériennes de l'Otan, qui dirige depuis le 31 mars l'intervention militaire internationale engagée onze jours plus tôt en Libye, ont visé des brigades kadhafistes dans le sud de Misrata. Mais ces frappes manqueraient d'efficacité : "Nous ne savons pas si ces frappes sont efficaces. Nous ne ressentons aucune différence. La situation est la même", a poursuivi ce représentant des insurgés avant d'ajouter : "Qu'on nous donne des armes et nous nous le ferons nous-mêmes."
De fait, plus généralement, les insurgés libyens accusent l'Otan d'avoir réduit les interventions. L'Alliance atlantique assure quant à elle que Misrata est la priorité de ses attaques, mais explique que la tâche est compliquée car les forces de Kadhafi utiliseraient des remparts humains pour se protéger des attaques aériennes.
Les promesses de l'OtanMise en cause par les insurgés, l'Otan "va tout faire pour protéger les civils de Misrata", a déclaré une porte-parole de l'Organisation. A Naples, un responsable de l'Otan a toutefois souligné la difficulté de la tâche, les forces loyalistes se cachant parmi des civils. "Les forces gouvernementales libyennes ont évolué ces derniers jours vers des tactiques non-conventionnelles, se mélangeant au trafic routier et utilisant des civils comme boucliers dans leur avance" vers des sites tenus par les rebelles, a déclaré à la presse le contre-amiral britannique Russ Harding, commandant adjoint de l'opération "Unified Protector".
L'offensive des pro-Kadhafi se poursuit sur tous les frontsDans l'Est, les forces gouvernementales "avancent en direction d'Ajdabiya, aux mains des rebelles. Ils deviennent une menace directe pour cette ville et au-delà, pour Benghazi", fief de l'opposition, a prévenu le contre-amiral Harding, alors que les combats se poursuivaient mercredi dans la région de Brega (est), à quelques dizaines de kilomètres à l'ouest d'Ajdabiya.
Les Etats-Unis reçoivent un message de KadhafiLa Maison Blanche a exigé mercredi de Mouammar Kadhafi des actes et non des mots après avoir reçu un message du dirigeant à la suite du retrait par les Etats-Unis de leurs avions de combat en Libye. "Nous pouvons confirmer qu'il y a eu une lettre, évidemment pas la première" du leader libyen, a indiqué aux journalistes le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, à bord de l'avion Air Force One. Mais sans dévoiler la teneur du message, M. Carney a rappelé que le président Obama disait depuis des semaines qu'un cessez-le-feu en Libye dépendrait "d'actes et non de mots (et) d'une fin des violences".

Plus tôt mercredi, l'agence officielle Jana avait annoncé que le colonel Kadhafi avait "envoyé mercredi un message au président américain Barack Obama suite au retrait des Etats-Unis de la coalition agressive colonialiste croisée contre la Libye", a indiqué l'agence sans donner de détails sur le contenu du message.
Un pétrolier quitte Tobrouk, dans l'Est libyenLe pétrolier Equator, qui peut transporter jusqu'à un million de barils de brut, a quitté mercredi le port de Tobrouk, contrôlé par la rébellion, dans l'est de la Libye, a-t-on appris de sources proches des transporteurs maritimes. Le mystère demeure sur l'identité de l'acheteur de la cargaison. L'Equator avait accosté mardi dans le port de Marsa al Hariga, près de Tobrouk. Une première vente de pétrole aiderait le gouvernement d'opposition libyen à payer les salaires et à affermir la crédibilité du Conseil national de transition (CNT). Le 27 mars, le Qatar avait donné son accord aux rebelles libyens pour commercialiser le pétrole extrait dans l'est du pays, contrôlé par les opposants au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

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