vendredi 12 novembre 2010

Espionnage : Guéant cite Médiapart en justice pour diffamation

Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a déposé vendredi à Paris une citation en diffamation contre Médiapart et son directeur, Edwy Plenel, qui l'avait accusé d'avoir "impulsé" et "coordonné" l'espionnage de deux de ses journalistes, a-t-on appris auprès de son avocat. "Il est présenté comme étant le grand ordonnateur de tous les espionnages de journalistes. C'est faux et il veut en demander réparation", a déclaré à l'AFP Me Jean-Yves Dupeux. Son client aurait été "choqué et blessé" par de tels propos. A 66 ans, c'est d'ailleurs "la première fois qu'il fait un procès à quiconque", a tenu à préciser Me Dupeux.


Le secrétaire général de l'Elysée, qui a cité en justice le directeur de publication de Médiapart, Edwy Plenel, réclame un euro de dommages et intérêts et la publication du jugement. La semaine dernière, le site d'information avait affirmé que deux de ses journalistes, enquêtant sur les affaires Karachi et Bettencourt, avaient été pistés et "géolocalisés" par les services français lors de déplacements pour rencontrer leurs informateurs. "On nous affirme que cette inquisition d'Etat est impulsée et coordonnée par le secrétaire général de l'Elysée lui-même, Claude Guéant", affirmait alors Edwy Plenel, qui ajoutait : "Que Claude Guéant soit cité comme l'ordonnateur de ces surveillances n'est pas totalement surprenant".


Dans sa citation contre Mediapart, M. Guéant reproche également à M. Plenel de lui imputer le fait d'être "l'acteur essentiel d'une corruption de l'Etat et d'une dérive partisane imposée à l'Etat et à ses services". Si Me Jean-Yves Dupeux reconnaît qu'il existe un "droit à la polémique", celui-ci "cède devant les attaques personnelles, ici violentes et manifestes", précise-t-il dans sa citation, consultée par l'AFP. L'avocat est d'autant plus déterminé à agir en justice que Mediapart, dit-il, n'a pas mené d'"enquête sérieuse" : en effet, écrit-il, l'auteur "qui se borne à citer des sources anonymes ou des articles de presse, ne rapporte aucunement la preuve de la réalisation d'une enquête sérieuse, contradictoire, non plus qu'un croisement des sources écoutées".


Cette citation directe intervient deux jours après le dépôt d'une plainte par le patron du contre-espionnage français, Bernard Squarcini, contre le Canard enchaîné. L'hebdomadaire satirique l'avait accusé la semaine dernière de piloter des opérations illégales de surveillance des journalistes.


http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-11/espionnage-gueant-cite-mediapart-en-justice-pour-diffamation-6140868.html

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