mardi 23 novembre 2010

KARACHI - Juppé est "à la disposition de ja justice"

Le nouveau ministre de la Défense, Alain Juppé, est "à la disposition de la justice" si elle souhaite l'entendre dans l'affaire des attentats de Karachi perpétrés en 2002. C'est ce qu'il a affirmé mardi matin sur RTL alors que des familles de victimes des attentats au Pakistan - qui ont fait 15 morts, dont 11 Français - ont demandé son audition au titre de ses fonctions de Premier ministre en 1995, au moment de l'arrêt des commissions versées légalement à des intermédiaires pakistanais dans la vente de sous-marins.


La justice suit la piste d'une vengeance pakistanaise suite à l'arrêt de ces commissions décidé par le président de la République, Jacques Chirac, sur un contrat de vente de sous-marins Agosta, conclu par le gouvernement d'Édouard Balladur. Jacques Chirac soupçonnait un retour frauduleux de l'argent en France.


Secret défense




Alain Juppé affirme qu'il est prêt à déclassifier les documents réclamés par le juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic dans cette affaire, après que sa demande de perquisition à la DGSE a été refusée par le Premier ministre François Fillon. "L'avis (négatif) de la commission consultative sur le secret défense était un avis très argumenté", explique Alain Juppé pour justifier la décision de l'actuel Premier ministre. Selon le ministre de la Défense, les locaux de la DGSE doivent rester un lieu secret pour préserver le renseignement français. En tant que ministre de la Défense, le ministre de tutelle du renseignement français, Alain Juppé examinera en revanche lui-même, après avis de la de la commission consultative sur le secret défense, les demandes de déclassification transmises par la justice. Pour l'heure, Alain Juppé affirme ne pas avoir reçu la lettre que le juge d'instruction Marc Trévidic lui a écrite pour obtenir les documents demandés en vain en mai dernier sur une éventuelle corruption lors de la vente de sous-marins au Pakistan.


Alain Juppé a ensuite expliqué que "dans cette affaire, il y a deux aspects". D'abord la question du lien entre "la suspension du versement de commissions à des intermédiaires étrangers et l'attentat de Karachi". "Aucune preuve n'existe", a-t-il souligné. Ensuite, l'existence de "rétrocommissions, c'est-à-dire des commissions versées à des Français pour éventuellement des financements politiques". "Il n'y a, non plus, aucune espèce de preuve dans ce domaine", a poursuivi le ministre. Et de conclure : "Il y a des enquêtes en cours, c'est à la justice de faire toute la lumière. Nous l'aiderons par la déclassification des documents qui pourraient lui être utiles."


http://www.lepoint.fr/politique/karachi-juppe-est-a-la-disposition-de-ja-justice-23-11-2010-1265737_20.php

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