dimanche 21 novembre 2010

Karachi : Jérome Cahuzac dénonce des entraves pour connaître la vérité

Alors que Nicolas Sarkozy, en déplacement à Lisbonne pour le sommet de l'Otan, a fait promesse de déclassifier tous les documents relatifs à l'attentat de Karachi, il subsiste un «malaise» à l'Assemblée
C'est en tout cas l'avis du socialiste Jérôme Cahuzac, qui était ce dimanche matin l'invité du Grand Rendez-vous Europe 1 - Le Parisien/Aujourd'hui en France.


Dernier représentant de la politique d'ouverture du président de la République, avec Didier Migaud à la tête de la Cour des Comptes, le président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale a dénoncé «de l'entrave» de la part du pouvoir dans l'enquête au moins parlementaire sur l'explosion du bus au Pakistan. En 2002, un attentat visant un bus de la Direction des constructions navales avait quinze morts, dont onze ingénieurs français. Lundi dernier, la thèse de représailles contre la France pour des versements de commissions - légales et illégales -, suggérant l'existence de possibles rétro-commissions - occultes- a été étayée par l'audition d'un ancien ministre de la Défense, Charles Millon. Et vendredi, Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée sous Jacques Chirac, a lui aussi confirmé que, tout juste élu en 1995, le chef de l'Etat avait demandé de mettre fin aux contrats pouvant donner lieu à des rétro-commissions, dont celui des ventes de sous-marins.


Malaise autour des documents confidentiels à déclassifier


Jérôme Cahuzac soupçonne-t-il des malversations politico-financières ? «Le mot soupçon est peut-être encore trop fort au regard de ce que l'on connait mais on constate des faits, et ces faits relèvent de l'entrave», a affirmé le député PS.


«Quand la mission d'information parlementaire demande à entendre des collaborateurs du ministre, l'autorisation n'est pas donnée à ces fonctionnaires de venir s'expliquer devant les parlementaires, je crois que c'est une première», a-t-il précisé. Or, la mission a rendu ses conclusions en mai dernier, «sans que ces collaborateurs ou hauts fonctionnaires aient pu être entendus».


Selon ce spécialiste du budget et des finances publiques, député depuis 1997, l'engagement de président de la République de déclassifier l'ensemble des documents «renforce le malaise qui existe» à l'Assemblée. Car, a-t-il argumenté, «interrogée à deux reprises à l'Assemblée nationale par des parlementaires, la garde des Sceaux (Ndlr : Michèle Alliot-Marie) avait indiqué que tous les documents avaient été déclassifiés et mis à disposition du juge. On apprend donc depuis hier qu'il y aurait d'autres documents». Sous-entendu : un ministre de la République a menti devant les députés.


Jérôme Cahuzac s'est aussi inquiété des risques d'annulation qui pèsent sur l'instruction judiciaire menée par le juge Renaud Van Ruymbeke, «menace réelle». «Si vraiment le pouvoir souhaite que la vérité se fasse», il faut que le procureur de Paris Philippe Marin revienne sur sa demande en annulation.


http://www.leparisien.fr/faits-divers/karachi-jerome-cahuzac-denonce-des-entraves-pour-connaitre-la-verite-21-11-2010-1159550.php

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Certains fait m'échappent, mais pour comprendre toutes les arcanes de cette malheureuse affaire, je coir qu'il faut d'abord avoir été stagiaire dans les services secrets .
Enfin, tout ce que je peux en dire, c'est que tout çà a impliqué pas mal de monde .
Je comprends maintenant pourquoi Philippe Léotard s'est retiré de la vie politique, je crois que, bien d'autres auraient du en faire autant .
C'est une véritable bouteille à encre cette affaire .
merci Francis
miragen