mercredi 30 mars 2011

La France prête à discuter armement des insurgés libyens

Pas d'opération militaire au sol certes, mais la coalition n'exclut pas une aide indirecte supplémentaire aux insurgés. La France est prête à parler avec ses partenaires de la coalition euro-américano-arabe de la fourniture éventuelle d'armes aux insurgés libyens qui luttent contre Mouammar Kadhafi, a déclaré mardi Alain Juppé.
Le chef de la diplomatie française a reconnu à l'issue de la conférence de Londres sur la Libye que la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu ne prévoyait pas une telle aide aux insurgés et précisé que la France s'en tenait "pour l'instant" à l'application de cette résolution. "Cela dit, nous sommes prêts à en discuter avec nos partenaires", a fait valoir le ministre des Affaires étrangères, qui a en revanche de nouveau exclu toute intervention militaire terrestre de la coalition internationale. La résolution 1973 n'autorise que le recours à la force -en l'occurence, des frappes aériennes- pour protéger les civils contre les attaques des troupes fidèles à Mouammar Kadhafi.

Le chef de la diplomatie française n'en a pas moins salué une "totale unité de vue" des 44 pays et organisations qui se sont réunis mardi à Londres, avec notamment la présence de la secrétaire d'Etat américaine Hilary Clinton. L'objet de cette réunion était de faire le point sur la crise libyenne et d'évoquer l'avenir politique de la Libye. Les participants ont décidé de créer un groupe de contact d'une vingtaine de pays et d'organisations internationales pour assurer le pilotage politique de l'intervention de la coalition conduite par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Ainsi, en cas de cessez-le-feu de la part de Kadhafi, il incombera à ce groupe de déterminer la réponse faite par la communauté internationale au dictateur libyen.


Corridors humanitaires
Ce sera aussi au groupe de contact de faciliter le dialogue politique en Libye, a précisé le ministre, selon qui l'
Otan aura pour sa part mission d'organiser sur le plan opérationnel les opérations militaires, dont le choix des cibles. Il a déclaré que les pays et organisations réunis mardi à Londres étaient aussi en train de "regarder l'hypothèse de corridors humanitaires" pour approvisionner la population libyenne, mais sans intervention militaire au sol.

Alain Juppé a réaffirmé qu'il n'y avait "pas d'avenir pour Kadhafi en Libye" mais il a refusé d'évoquer un éventuel départ en exil du dirigeant libyen, suggéré par l'Italie. Le ministre français des Affaires étrangères a redit que c'était aux Libyens de décider de son sort. Il n'a pas exclu que des personnalités aujourd'hui proches de Kadhafi, qui décideraient de le "lâcher", puissent participer au processus de transition démocratique de la Libye.

Le groupe de contact tiendra sa prochaine réunion au Qatar et la suivante en Italie, dans les semaines qui viennent.

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