lundi 27 septembre 2010

Le projet d'accord avec Chirac au menu du Conseil de Paris

Le Conseil de Paris va tourner lundi une page importante de son histoire en validant, selon toute probabilité, le projet d'accord d'indemnisation de la ville par l'UMP et Jacques Chirac dans l'affaire des emplois fictifs. Le vote s'annonce comme une formalité puisqu'une écrasante majorité des 163 élus voteront pour : le groupe PS (77 élus), PCF-PG (8 sur 10 élus), UMP (51), Nouveau Centre (11 sur 12).


Mais le maire (PS) de la capitale Bertrand Delanoë a été contraint de monter plusieurs fois au créneau pour justifier cette décision qui fait grincer des dents jusque dans les rangs de son parti, expliquant : "Il ne faut pas confondre justice et vengeance." L'élue Nouveau Centre du Xe, Lynda Asmani, ne prendra cependant pas part au vote. Et l'unique élu MoDem Jean-François Martins votera contre parce que, selon lui, "la ville nie son ambition d'obtenir justice et vérité". Les deux élus du Parti de gauche (PG) que compte la ville en feront de même.


Chirac face à un banc des victimes déserté


Plus dur à avaler pour Bertrand Delanoë, les 9 élus Verts, d'habitude alliés de l'exécutif, voteront aussi contre ce protocole qu'ils qualifient de "faute politique" et de "déni de justice". Ils ont accusé le maire et l'UMP de "s'être mis d'accord en catimini". La ville récupérera exactement 2.218.072,46 euros et renoncera du même coup à être partie civile au procès, ce qui mettra Jacques Chirac dans une position plus favorable. Il fera face à un banc des victimes déserté, en plus d'une accusation vraisemblablement passive, le parquet ayant requis un non-lieu dans la procédure.


Pendant le vote en fin de matinée, le collectif "Sauvons les riches" a prévu de manifester devant la mairie avec l'association anticorruption "Anticor". Vendredi, une nouvelle audience de fixation du procès se tiendra devant la 11e chambre correctionnelle de Paris. L'audience devrait probablement avoir lieu en janvier ou en février 2011, afin de joindre au dossier parisien une procédure similaire en cours à Nanterre. L'ancien locataire de l'Élysée doit comparaître aux côtés de neuf autres prévenus pour 21 emplois présumés de complaisance rémunérés entre octobre 1992 et mai 1995 par le cabinet du maire de Paris, fauteuil qu'il a occupé de 1977 à 1995.
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