jeudi 9 septembre 2010

Les eaux troubles de l'île d'Arros

Alors que le flou demeure encore sur l''identité du véritable propriétaire de l'île d'Arros, la question de son financement est maintenant posée. Selon le site de Marianne , l’achat de ce petit paradis des Seychelles aurait été effectué avec de l’argent dissimulé au fisc français. Et pourtant, la justice française ne s'y intéresse pas.

"Pour l’achat, j’ai utilisé un compte vraisemblablement pas déclaré en France. Quand on prend un avocat suisse, ce n’est pas pour avoir une signature au bas d’un document français." René Merkt, ex-avocat des Bettencourt en Suisse, lève un coin du voile qui entoure le mystère de l'île d'Arros. Sur le site de Marianne, jeudi, ce proche de la famille Bettencourt détaille les conditions d'achat de l'îlot, pour 19 millions d'euros, aux descendants du dernier Shah d’Iran, la famille Pahlavi. Il aurait utilisé un compte inconnu du fisc français, susceptible d'avoir été utilisé dans le cadre d'un blanchiment de fraude fiscal.

La justice française ne n'intéresse pas au financement
De 1999 à 2006, René Merkt, qui admet également avoir été "administrateur dans un certain nombre de filiales du groupe L’Oréal", gère donc l'île d'Arros. "Jusqu’en novembre 2006, je n’avais qu’une cliente et propriétaire: Mme Bettencourt. Après, mystère. Maître Tavernier a pris le relais." Ce dernier, un avocat suisse, devient alors le gérant de l'île avec Fabrice Goguel, avocat fiscaliste français, via une fondation installée au Lichtenstein, destinée à la "préservation écologique de l’île", et dotée par Liliane Bettencourt de 20 millions d’euros pour assurer son fonctionnement. "Le but de cette opération était principalement de régulariser la situation fiscale d’une île dont Mme Bettencourt a souhaité faire l’apport", a expliqué Edmond Tavernier dans une interview donnée au Temps, le 12 août dernier. Les proches de Liliane Bettencourt soupçonnent les deux hommes d’avoir voulu capter la propriété de l’île. C'est ce pendant de l'affaire qui intéresse la justice française, et aucunement la provenance des fonds.

Mardi, le quotidien suisse Le Matin annonçait que le procureur de Nanterre avait sollicité l'aide de la justice suisse. Des perquisitions ont même eu lieu dans les bureaux de René Merkt, d’Edmond Tavernier et d'une banque privée de Genève. "Il ne s'agit pas d'une procédure fiscale", explique pourtant le juge genevois Jean-Bernard Schmid, qui précise que "certaines personnes se soucient de savoir si Madame Bettencourt a été abusée". La question du financement de cet achat n'intéresse donc pas (encore) la justice française. Reste que si elle veut redevenir la seule et unique propriétaire de l'île, Liliane Bettencourt devra reconnaître avoir fraudé, et régularisé sa situation auprès du fisc. Selon Marianne, elle y serait déterminée.
http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Actualite/Les-eaux-troubles-de-l-ile-d-Arros-219250

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