mercredi 8 septembre 2010

L'UMP approuve le protocole d'indemnisation des emplois fictifs par "solidarité" envers Chirac

Le bureau politique de l'UMP a approuvé, mardi, le protocole d'accord visant à indemniser la Ville de Paris dans le cadre de la procédure judiciaire des emplois fictifs pour laquelle l'ancien maire de la capitale, Jacques Chirac, doit être jugé, a annoncé la direction de l'UMP. Selon ce protocole d'accord qui doit être soumis au vote du Conseil de Paris dans trois semaines, la facture des emplois fictifs, estimée à 2,2 millions d'euros, sera remboursée aux trois quarts par l'UMP (1,7 million) et pour un quart par l'ancien chef de l'État (500.000), a-t-on précisé de même source.

Dans la soirée, la Ville de Paris a dit "prendre acte" de la décision, en soulignant que "cette participation de l'UMP" était "juridiquement fondée", selon un communiqué. La juge qui avait décidé en octobre 2009 de faire comparaître Jacques Chirac en justice rappelait dans son ordonnance de renvoi, a précisé la Ville, que l'ex-maire de Paris était à l'époque "également président du RPR et que les faits renvoyés devant le tribunal correctionnel devaient servir ses intérêts ou ceux de son propre parti". Une manière d'expliquer que le préjudice des emplois fictifs doit être imputé à Jacques Chirac et à son parti politique (devenu UMP en 2002) qui en a également bénéficié.

L'accord a été défendu par Nicolas Sarkozy

Dans le parti, l'accord a été approuvé à l'unanimité des quelque soixante membres du bureau politique présents, moins une voix, celle du député Louis Giscard d'Estaing, a précisé l'un des participants, selon lequel des membres de l'instance auraient ironisé sur le dernier épisode de la bataille Chirac-Giscard. Le Premier ministre François Fillon et plusieurs membres du gouvernement, dont les chiraquiens François Baroin et Michèle Alliot-Marie, étaient présents. Dans la matinée, le président Nicolas Sarkozy avait défendu le principe de cet accord devant des responsables de la majorité réunis lors d'un petit-déjeuner à l'Élysée : "Pour Chirac, c'est notre devoir, votre devoir de le faire. Dans une famille politique, il faut savoir être solidaire", a-t-il fait valoir.

Avec ce règlement à l'amiable avant le procès, la Ville doit retirer sa constitution de partie civile, la seule de la procédure. Le principe de cet accord, également défendu par François Fillon, avait suscité quelques grincements de dents à l'UMP où les députés Lionnel Luca et Christian Vanneste ont dénoncé un arrangement risquant d'alimenter la thèse du "tous pourris". La polémique a également touché la gauche où la transaction, pour laquelle plaidait le maire PS de Paris Bertrand Delanoë depuis fin 2009, a été présentée comme un "déni de justice" par les Verts, Ségolène Royal expliquant qu'elle n'y était pas favorable dans un contexte "de crise morale". Bertrand Delanoë a toutefois reçu le soutien de nombreux ténors du PS et de plusieurs partenaires de sa majorité municipale (PCF, MRC...).


Jacques Chirac est poursuivi des chefs de "détournements de fonds publics" et d'"abus de confiance" pour 21 emplois de complaisance présumés payés entre octobre 1992 et mai 1995 par le cabinet du maire de Paris, fauteuil qu'il occupait alors. Il doit comparaître fin 2010 ou début 2011 avec neuf autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris.

http://www.lepoint.fr/economie/l-ump-approuve-le-protocole-d-indemnisation-des-emplois-fictifs-par-solidarite-envers-chirac-08-09-2010-1233444_28.php

Aucun commentaire: