mercredi 30 juin 2010

Affaire Grégory : y aura-t-il d'ultimes expertises ?

Si la Justice dit "oui", ce seront les expertises de la dernière chance. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon, chargée de l'enquête sur l'assassinat du petit Grégory, retrouvé noyé, pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges) le 16 octobre 1984, va devoir se pencher mercredi sur la demande de "nouvelles investigations techniques", déposée en juin par Thierry Moser, l'avocat des parents du petit garçon, Jean-Marie et Christine Villemin. La justice pourrait cependant mettre sa décision en délibéré à la rentrée de septembre.

Les époux Villemin demandent notamment de réaliser l'analyse ADN d'un cheveux retrouvé sur le pantalon de l'enfant et d'une recherche complémentaire d'ADN "au coeur" des cordelettes qui avaient servi à entraver l'enfant de 4 ans. Avec ce nouveau procédé, appelé LCN, les cordelettes devront être découpées et donc détruites. Autre "investigation technique" demandée, la comparaison entre les enregistrements de la voix du corbeau et les voix des différents protagonistes de l'affaire, telles qu'elles ont été recueillies par les journalistes de l'époque, des documents sonores conservés à l'Institut national de l'audiovisuel (Ina). Il est également question de chercher des traces digitales "sur la partie collante des enveloppes" et des traces de foulage (reliefs sur une page dus à la pression de l'écriture) sur la lettre de revendication du crime.

Des expertises "sous réserve de faisabilité"

Le parquet général ira dans le sens des époux Villemin concernant ces cinq demandes, "sous réserve de faisabilité" pour les trois dernières, a déclaré lundi le procureur général de Dijon, Jean-Marie Beney. "De notre côté, nous demandons en plus une série de prélèvements ADN sur une dizaine de personnes : des anciens collègues de Jean-Marie Villemin et des voisins ou anciens voisins des parents Villemin", a ajouté le magistrat. En revanche, le parquet général va requérir le rejet des demandes concernant la recherche de micro-traces de contact sur l'anorak et le pantalon de Grégory et l'analyse des diatomées (micro-algues présentes dans l'eau) prélevées sur l'enfant, également souhaitées par Jean-Marie et Christine Villemin.

Selon leur avocat, "il s'agit, incontestablement, de la procédure de la dernière chance". En mai dernier, les espoirs de découvrir l'assassin du petit Grégory, grâce à une série d'analyses ADN menée depuis des mois, avaient été balayés, le parquet général de Dijon annonçant qu'elles ne menaient à aucune piste. Aucun prélèvement n'avait permis "d'identifier un ou plusieurs auteurs sur les différents scellés", avait déclaré Jean-Marie Beney, qui avait pourtant refusé de clore le dossier.

En octobre 2009, le parquet général de Dijon avait annoncé que des traces d'ADN avaient été découvertes sur les cordelettes qui avaient servi à entraver le petit garçon. Des empreintes génétiques avaient également été relevées sur des vêtements de l'enfant, ainsi que sur des courriers du "corbeau", dont l'un revendique la mort du garçonnet. Le laboratoire Biomnis, à Lyon, avait alors été chargé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon de comparer ces traces avec les profils génétiques des quelque 150 protagonistes de l'affaire.
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-06/affaire-gregory-y-aura-t-il-d-ultimes-expertises-adn-5901577.html

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