vendredi 18 juin 2010

Villiers-sur-Marne - Le témoignage du policier courage

Thierry Moreau était le coéquipier de la policière municipale tuée à Villiers-sur-Marne. Blessé, il a tenté de protéger la jeune femme avant de riposter et toucher un malfrat
Un document. France-Soir révèle la déposition du policier municipal survivant, interrogé par la brigade criminelle au lendemain de la tuerie de Villiers-sur-Marne. La scène se passe dans la chambre 105 des urgences de La Pitié-Salpêtrière, à Paris. Thierry Moreau soigne ses blessures, physiques et morales. C’est la première, et la dernière fois, qu’il parle. Depuis, il refuse de répondre à la presse parce que « les images sont encore trop présentes dans sa tête », d’après la confidence d’un proche.

Le 20 mai dernier, Thierry Moreau part en patrouille avec sa coéquipière et amie Aurélie Fouquet.
Soudain, les deux policiers municipaux de Villiers-sur-Marne reçoivent un appel du commissariat voisin de Chennevières. Une fusillade est en cours sur l’autoroute A4. Les policiers nationaux leur demandent de se poster sur le parking du restaurant KFC, situé au niveau de la bretelle d’autoroute et d’observer ce qui se passe. Ils ne le savent pas encore mais ils vont croiser la route d’un sanguinaire commando de malfaiteurs qui s’apprêtait à braquer un fourgon blindé. Les truands criblent le véhicule sérigraphié de balles, 24 impacts seront relevés. Thierry Moreau va être blessé, malgré son gilet pare-balles. Il parvient tout de même à riposter. Aurélie Fouquet, plus grièvement atteinte que son coéquipier, décédera de ses blessures. Cette maman âgée de 26 ans est la première policière municipale tuée dans l’exercice de ses fonctions. L’émotion est énorme et les obsèques de la jeune femme nationales.

Un super-flic municipal
Thierry Moreau recevra du président de la République l’ordre national du Mérite. Un honneur de plus pour le super-flic municipal, comme l’indique l’examen du dossier de ce Martiniquais âgé de 40 ans, brigadier-chef principal. Depuis 2002 qu’il travaille à Villiers, il a eu à plusieurs reprises droit aux félicitations de la mairie pour des interventions qui ne sont pas, traditionnellement, du ressort de la police municipal. Ainsi, en janvier 2007, l’adjoint au maire loue « le courage dont il a fait preuve pour aller chercher cet homme en état de démence qui souhaitait immoler sa famille. La détermination et le sang-froid que vous avez eus ne s’apprennent pas ». A son actif également, l’interpellation d’un criminel et, un mois plus tard de deux auteurs d’un « home-jacking » qui lui vaudront les remerciements appuyés d’un commissaire voisin.

Le 20 mai dernier, quand le chef de la police municipale arrive sur la scène de crime, Thierry Moreau lui saute dessus : « J’l’ai touché, je suis sûr que j’l’ai touché », parlant d’un malfrat qu’il pense avoir blessé. Son chef ne remet pas ses propos en doute : « Thierry est un excellent tireur et il est toujours zen sur les interventions », expliquera-t-il aux enquêteurs.

« Elément sur qui on peut compter »
Plus jeune que lui, Aurélie aussi démontrait des états de service élogieux. Dans les documents administratifs qui émaillent sa trop courte carrière, on peut lire « élément sur qui on peut compter », « volontaire, rigoureuse dans les missions confiées », « d’une très bonne tenue sur la voie publique. Courtoise et professionnelle ». Elle a aussi quelques interpellations à son actif.

La dernière fois qu’elle s’était entraînée au tir, au mois de mars, elle avait touché la cible 16 fois sur 25 avec son revolver, un 38 spécial Smith et Wesson dont la poignée avait été adaptée à la taille de ses mains. Un rapport en date du 9 février 2010 notait qu’Aurélie avait « repris ses fonctions, de façon efficace après un congé maternité ». Son petit garçon est âgé de 14 mois. Steven, le compagnon d’Aurélie et père de l’enfant, vient de se constituer partie civile.
http://www.francesoir.fr/faits-divers-police/villiers-sur-marne-le-temoignage-du-policier-courage

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