samedi 26 juin 2010

Coursan accablé par la mort de ses enfants

Une adolescente de 15 ans s’est suicidée dans un village de l’Aude. Trois autres ont tenté de mettre fin à leurs jours mais sont hors de danger.Une tragédie qui intervient après les morts accidentelles de trois jeunes.
Ne pas ajouter de drame au drame et profiter au maximum de la vie : voilà le message que les parents, professeurs, éducateurs et psychologues tentent de faire passer ces derniers jours auprès des adolescents de Coursan, un bourg de l’Aude. Ses 6000 habitants vivent, depuis un mois, des malheurs à répétition, comme si, à l’orée de l’été, une malédiction s’était abattue sur sa jeunesse.
En mai, deux jeunes ont été tués par un chauffard ivre. Il y a dix jours, un autre est mort en fracassant son scooter contre un pylône électrique. Mercredi soir, Chloé, 15 ans, a succombé à l’hôpital de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Le 17 juin, alors qu’elle était connectée à Facebook, un réseau social sur Internet, elle avait avalé une forte quantité de médicaments. Trois autres ados, âgés de 15 à 16 ans, et scolarisés dans le collège du village, ont également tenté d’en finir. Eux aussi étaient connectés à Facebook. Cela les a visiblement sauvés puisqu’ils y avaient consigné leurs funestes intentions. Deux d’entre eux ont repris les cours. Une enquête a été ouverte par le parquet de Narbonne.

660 jeunes se donnent la mort chaque année

Dans le village, parents et professeurs redoutent que de nouveaux drames surviennent, confrontés de plein fouet à une dure réalité : en moyenne, chaque année en France, 660 jeunes, âgés de 10 à 19 ans, se donnent la mort. Deux par jour. Selon une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), en 2007, plus d’un jeune de 16 ans sur dix a déjà fait une tentative de suicide. Malgré cela, les pédopsychiatres regrettent le tabou qui règne autour du suicide chez les adolescents. Les adultes, désemparés, pointent du doigt Internet et ses réseaux sociaux. Pour Xavier Pommereau, psychiatre spécialiste, il ne faut pas « partir bille en tête contre Internet », même s’il n’est pas sans danger. Pour le spécialiste, cet « immense champ de communication, d’échanges » peut aussi devenir un vecteur de prévention très efficace. Hier, sur le groupe Facebook dédié à la mort accidentelle des deux adolescents, les messages en ce sens abondaient.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/coursan-accable-par-la-mort-de-ses-enfants-26-06-2010-978229.php

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