mercredi 21 juillet 2010

La saga Bettencourt/Woerth au menu du Conseil des ministres

Le feuilleton de l'affaire Bettencourt fait un nouveau détour mercredi par la scène politique avec l'examen par le Conseil des ministres, qui devrait donner son feu vert à la demande d'audition d'Eric Woerth formulée par le parquet de Nanterre.

Ce nouvel épisode intervient alors que le ministre du Travail a commencé mardi, devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, à croiser le fer avec la gauche et une partie de la droite autour du projet de loi sur la réforme des retraites.

Ce travail parlementaire à peine engagé, le parquet de Nanterre a annoncé mardi après-midi avoir officiellement demandé le feu vert du gouvernement pour entendre Eric Woerth, ainsi qu'il le réclamait.

Dans la foulée, la présidence de la République a fait savoir que le Conseil des ministres examinerait cette demande dès mercredi et qu'il lui serait "proposé de faire droit à cette demande".

Selon le parquet de Nanterre, l'audition par la police du ministre, dont la date n'a pas été rendue publique, aura lieu dans le cadre de son enquête préliminaire sur les enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt entre mai 2009 et mai 2010.

Ces enregistrements suggèrent des opérations de fraude fiscale dans la gestion de la fortune de l'héritière de L'Oréal mais aussi un possible conflit d'intérêts avec l'ex-ministre du Budget puisque son épouse, Florence Woerth, a travaillé deux ans et demi dans la société chargée de cette gestion.

Lors de sa garde à vue, le gestionnaire de la fortune de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre, a assuré la semaine dernière que M. Woerth lui avait "demandé de recevoir sa femme et ce pour essayer de la conseiller sur sa carrière" au début 2007, selon un extrait du PV publié par Le Monde.

Mardi, M. Woerth s'en est une nouvelle fois défendu et a catégoriquement exclu de démissionner. "Je n'ai jamais demandé quoi que ce soit qui concerne mon épouse", a-t-il assuré sur Europe 1.

Sitôt connu l'ordre du jour du Conseil des ministres, la députée socialiste Marisol Touraine a dénoncé en M. Woerth "un ministre affaibli au sein d'un gouvernement affaibli" et estimé que sa prochaine audition ne permettait pas "un débat serein et tranquille sur les retraites".

Une objection balayée par Eric Woerth, qui s'est dit "très impatient" d'être entendu, qualifiant même cette audition de "très bonne nouvelle". Dès l'ouverture des débats devant la commission des Affaires sociales, il avait jugé être "assez fort" pour défendre le texte du gouvernement.
http://www.lepoint.fr/societe/la-saga-bettencourt-woerth-au-menu-du-conseil-des-ministres-21-07-2010-1216917_23.php

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