lundi 19 juillet 2010

Le périple d'une famille géorgienne demandeuse d'asile

Georgi Odikadze, huit mois et né en France, attend au centre de rétention de Lyon une probable expulsion, avec son père malade et sa mère risquant la fausse couche

"Fausse couche en cours". Le diagnostic est tombé vendredi 16 juillet pour Zinaida Odikadze, une Georgienne enfermée au centre de détention de Lyon avec son mari malade et son bébé de 8 mois, né en France.

Les cris du petit Georgi et le stress de l'expulsion repoussée in extremis plusieurs fois, explique l'association "Réseau éducation sans frontières" (RESF), ont eu raison de sa santé. Et de celle de l'enfant à naître. Ramenée au centre de détention où elle a passé le weekend, Zinaida devait revoir le médecin lundi. Pour voir si "tout est normal".



Exilés par amour

Zinaida et David Odikadze ont dû fuir leurs terres. En juin 2009, ils quittent la Géorgie, poussés hors des frontières par leurs familles qui n'acceptent pas leur union. Arrivés en Pologne, David apprend qu'il a une hépatite C. Les coups portés par l'une des familles avaient nécessité des transfusions porteuses de la maladie.

Mais en Pologne, l'homme ne supporte pas la violence du camp de réfugiés. Il fuit une nouvelle fois, emmenant sa femme enceinte vers la France. Fin septembre, le couple arrive à Grenoble, où il dépose une demande d'asile. Demande que la France refuse d'examiner, les deux Géorgiens étant entrés en Europe par la Pologne.

En octobre 2009, leur premier enfant, Georgi, naît à l'hôpital de La Tronche, près de Grenoble.



Les choses s'accélèrent

Pour les autorités, Zinaida et David sont donc des demandeurs d'asile relevant des accords Dublin 2 : ils doivent retourner dans le premier pays par lequel ils sont entrés en Europe pour y déposer une demande d'asile. D'où les deux refus de la Préfecture d'Isère d'accorder une carte de séjour pour étranger malade à David et une carte d'accompagnant à Zinaida.

Le 7 juillet, la famille est arrêtée à son domicile dans le but d'être expulsée, dès le lendemain, vers la Pologne. Leur avocat fait appel de l'expulsion, mais le tribunal administratif de Lyon confirme, le 8 juillet, que la famille est toujours expulsable.

Mari, femme et enfant sont maintenus, pour quinze jours, au centre de rétention administrative de Lyon sur une décision du juge des libertés et de la détention, le 9 juillet. Un délai nécessaire pour que la préfecture obtienne de la Pologne un nouvel arrêté de réadmission.

Zinaida est à nouveau enceinte. Dans la prison administrative, entre son fils de huit mois qui pleure sans cesse, son mari souffrant et le stress de l'expulsion, Zinaida est "prise de douleurs", selon un communiqué de RESF. Transportée à l'hôpital, le diagnostic tombe : "fausse couche en cours".

Ramenée au centre de rétention pour le weekend, elle devait revoir le médecin lundi 19 juillet. Une consultation que Denise Bergeron, membre de l'association qui suit la famille, attendait. Car l'espoir, c'est que "le médecin fasse une lettre établissant qu'elle n'est pas transportable". Pour repousser l'expulsion, une nouvelle fois. En supposant que cela ne se fasse pas une nouvelle fois au dépens de la santé de Zinaida.

Seulement, les dernières nouvelles reçues par Denise Bergeron lorsque la mère de famille était en consultation ne sont pas rassurantes. "Manifestement, elle allait très mal, comme toute la famille d'ailleurs."
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100719.OBS7346/le-periple-d-une-famille-georgienne-demandeuse-d-asile.html

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ils ont été expulsés mardi20/07/2010 dernier vers la Pologne sans bagages ni médicaments.
Depuis en Pologne la maman est hospitalisée suite à une fausse couche le papa et la bébé sont à la rue sans argent.
Nous pouvons les aider en envyant un don à l'adresse suite :
le amis du RESF38
24 rue de Turenne
38000 GRENOBLE
chèque à l'oRdre de : les amis du RESF38
noter au dos du chèque pour le couple Géorgien
Le RESF38 remettra le montant de vos dons à l'aide d'un mandat international.
Ainsi ils pourront commercer une nouvelle vie et le papa peut-être pourra se soigner.
Merci à vous
Rose Rigot