jeudi 22 juillet 2010

L'avocat de la fille Bettencourt dénonce «l'intrusion du pouvoir»

L'avocat de Françoise Bettencourt-Meyers, Olivier Metzner, a dénoncé l'intervention du pouvoir politique dans l'affaire Bettencourt. «Le président de la République avait déjà démontré dans l'affaire Clearstream [Il est aussi le défenseur de Dominique de Villepin] son immixtion permanente et là, on voit à nouveau qu'un président prendrait la place des magistrats», a dénoncé l'avocat, ce jeudi matin sur RTL, évoquant l'affaire «de tous les excès, de tous les conflits, d'intérêts, de personnes, d'avocats, de magistrats.
..». «La justice doit être indépendante», a-t-il encore lancé, estimant «extraordinaire» cette intrusion par le biais de son ancien conseiller pour la justice «Patrick Ouart».

Alors qu'on lui demande si le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, que l'on dit proche de l'Elysée, semble être aux ordres du pouvoir, l'avocat évoque l'intention du magistrat d'«étouffer l'affaire». «Qu'il conserve l'affaire entre ses mains au lieu de la confier à un juge indépendant, n'est ce pas là une preuve qu'il entend étouffer l'affaire», lance-t-il. Et d'ajouter : «Pendant 18 mois, il a jugé ma plainte pour abus de faiblesse recevable. Tout d'un coup, après ce que l'on sait être un rendez-vous à l'Elysée avec Patrick Ouart, conseiller de M. Sarkozy, il a changé d'attitude, il a freiné cette affaire, il a classé sans suite et il a annoncé ce classement un mois et demi avant à l'entourage de Liliane Bettencourt».

Dans un entretien accordé au Figaro, le procureur de Nanterre se défend : «Ceux qui connaissent mon caractère savent que je ne suis pas homme à céder aux pressions». Il accuse à son tour ses contempteurs de faire pression sur la justice. Et d'ajouter : «Si une information doit être ouverte, elle le sera. Si des poursuites (...) doivent être engagées, elles le seront. Si un classement doit intervenir, il sera prononcé».

Se défendant d'être un «avocat anti-sarkozyste», le conseil de Françoise Meyers-Bettencourt, qui poursuit le photographe François-Marie Banier pour abus de faiblesse à l'encontre de la milliardaire, a assuré que son seul objectif était de «protéger» Liliane Bettencourt, selon lui «en danger».

Dernier développement d'une affaire complexe, mercredi, Florence Woerth a été interrogée en tant que témoin. Elle a réaffirmé que son mari, le ministre du Travail, Eric Woerth, n'était pas intervenu lors de son embauche par Climène en 2007, la société gérant la fortune de Liliane Bettencourt, comme l'avait indiqué aux enquêteurs Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de la milliardaire.

Aux multiples facettes, le dossier Bettencourt concentre des affaires d'abus de faiblesse, vol et abus de confiance, atteinte à la vie privée, mais aussi de fraude fiscale et de blanchiment de fraude, ou encore trafic d'influence et financement illégal de parti politique ou de campagne électorale... Cinq enquêtes sont en cours, menées, parfois en parallèle, par la juge Isabelle Prévost-Desprez et le procureur Philippe Courroye.
http://www.leparisien.fr/affaire-bettencourt/l-avocat-de-la-fille-bettencourt-denonce-l-intrusion-du-pouvoir-22-07-2010-1009140.php

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